Freins à la transition énergétique : Table ronde sur l’énergie solaire et photovoltaïque. Quelle régulation ?
Table ronde sur l’énergie solaire et photovoltaïque: quelle régulation ?
Annoncé par le ministère de la transition écologique et solidaire il y a un an, mis en place en avril 2018* avec des conclusions rendues fin juin**, le groupe de travail solairereprend du service. Objectif : lever les freins au déploiement du photovoltaïque et regarder le sujetd e la régulation .
Les acteurs de la filière solaire photovoltaïque, notamment Enerplan et le SER, ont donc obtenu gain de cause. Les invitations pour cette réunion ont été envoyées par Emmanuelle Wargon, secrétaire d’état auprès du ministre en charge de l’énergie, qui a remplacé Sébastien Lecornu le 16 octobre dernier.
Suite à la publication de la la feuille de route énergétique du gouvernement concernant la programmation pluriannuelle de l’énergie (voir notre article), les groupements professionnels du solaire demandaient en effet expressément que les professionnels et les pouvoirs publics se réunissent à nouveau pour fixer ensemble les moyens nécessaires à la réussite des ambitions proclamées.
Enerplan a ainsi réagi en précisant la nécessité d’adapter le cadre réglementaire et administratif ainsi que le volume octroyé et le cahier des charges des appels d’offres. L’ambition affichée par le gouvernement à l’horizon 2030 consiste à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, à baisser de 20% la consommation d’énergie finale par rapport à 2012, à porter à 40% la part des énergies renouvelables dans le mix électrique et à 50 TWh la production électrique photovoltaïque, soit cinq fois la production actuelle. Tout en saluant cette ambition, Enerplan estime que la décarbonation de l’énergie utilisée dans les transports et le chauffage est une opportunité que la filière solaire (thermique et photovoltaïque) peut saisir. Décentralisée, l’énergie solaire favoriserait en outre le développement de l’économie des territoires dans lesquels elle est profondément ancrée. Il est cependant important que cette ambition soit rapidement déclinée en objectifs chiffrés dans le temps pour fixer la feuille de route de l’énergie solaire, afin de donner aux acteurs de la filière la visibilité propice aux investissements et à la création d’emplois.
« Cette PPE est une excellente nouvelle pour la filière solaire et nous disons « banco » au Président de la République et au Ministre de la transition écologique et solidaire. Nous sommes prêts à relever ce défi dont l’ampleur est inédite : passer d’un marché photovoltaïque d’à peine 1 GW en 2018 à 4-5 GW/an d’ici 2023 est atteignable, sous réserve que les mesures visant à débloquer les freins au déploiement de l’énergie solaire soient prises rapidement et que les appels d’offres soient élaborés en conséquence. Nous attendons de François de Rugy, ministre en charge de l’énergie, qu’il lève de manière concrète les blocages identifiés dans le cadre du groupe de travail au début de l’année par Sebastien Lecornu, alors secrétaire d’état auprès de Nicolas Hulot. Il faut maintenant des engagements fermes et des mesures adaptées notamment pour libérer l’autoconsommation, libérer le secteur des moyennes toitures de 100 à 500 kWc du carcan des appels d’offres inadaptés à leur taille réduite, et fixer un cadre permettant d’accélérer l’obtention des permis de construire pour les centrales au sol. Ce sont les conditions d’une politique solaire en cohérence avec l’ambition d’accélérer la transition énergétique », soulignait notamment Daniel Bour, président d’Enerplan.
Pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le cap et les objectifs fixés vont dans le sens d’un véritable essor des énergies renouvelables appelées à poursuivre la transformation de notre bouquet énergétique. La feuille de route prévoit, entre autres, une multiplication par 5 du volume de solaire photovoltaïque déployé. Pour Jean-Louis Bal, président du SER, « les perspectives pour les énergies renouvelables sont clairement exprimées. Cette montée en puissance offre l’opportunité aux acteurs des énergies renouvelables d’engager des projets, en lien avec les territoires, qui généreront des retombées économiques positives pour notre pays et dans de nombreux secteurs d’activités. Le SER souhaite poursuivre les échanges avec le Gouvernement dans les prochaines semaines afin d’affiner les trajectoires et travailler sur les leviers qui permettront d’atteindre les objectifs fixés par la PPE ». Le projet de PPE prévoit par ailleurs également une hausse des projets de chaleur renouvelable, dont le solaire thermique. La définition d’une trajectoire incluant l’augmentation du Fonds Chaleur devrait permettre d’en développer dans les secteurs collectifs, industriels et tertiaires. Le syndicat appelle là aussi le gouvernement à mettre en place un groupe de travail ministériel sur la chaleur renouvelable afin d’identifier ensemble les leviers additionnels qui permettront à la France d’atteindre l’objectif, inscrit dans la loi de transition énergétique, de 38% de chaleur renouvelable d’ici 2030.
Le 11 décembre dernier, une table ronde sur l’énergie solaire et photovoltaïqueavait également été organisée à l’Assemblée nationale par la mission d’information relative aux freins à la transition énergétique. Pour voir la vidéo de l’événement, cliquer ici