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Transition écologique : comment aider les Européens à maîtriser leur consommation d’énergie ?

Comment inciter les consommateurs Européens à agir en faveur de la transition écologique à travers une meilleure gestion de leur consommation d’énergie ? C’est la question à laquelle étudiants, responsables européens et acteurs de l’énergie et de l’innovation ont tenté de répondre le 21 juin dernier à l’espace Grenelle d’Enedis, à Paris. Compte rendu de Toute l’Europe

Lors de la conférence d’Enable.eu les chercheurs ont souligné l’importance de mobiliser les citoyens autour de leur consommation d’énergie – Crédits : Toute l’Europe

Entre impératifs économiques et préoccupations écologiques, repenser l’impact de la consommation d’énergie par les citoyens est aujourd’hui un enjeu majeur dont différents acteurs tentent de se saisir. C’est aussi le thème du projet de recherche européen Enable.eu, dont certains résultats ont été décryptés vendredi 21 juin par des professionnels du monde de l’énergie à l’espace Grenelle d’Enedis.

Qu’est-ce que le projet Enable.eu ?

Enable.eu « participe à la compréhension des déterminants des choix énergétiques des Européens et des enjeux de gouvernance pour activer l’Union de l’énergie« , explique l’Institut Jacques Delors. « Mené avec des partenaires multidisciplinaires basés dans onze pays européens« , le projet s’intéresse aux « aspects sociaux, économiques, culturels et de gouvernance des décisions énergétiques« .

Quelles solutions ?

Développement de l’auto-production à l’aide de panneaux solaires, maîtrise de la consommation d’énergie grâce aux nouvelles technologies… les options aujourd’hui disponibles pour consommer « plus vert » se multiplient. Et de nombreux acteurs, publics comme privés, incitent à modifier nos habitudes en ce sens. C’est par exemple le cas du fournisseur d’électricité Enercoop, présent lors de cette matinée du 21 juin, qui mêle énergie entièrement verte et fonctionnement coopératif. Un utilisateur du service sur deux est ainsi actionnaire de l’entreprise, tandis que la société rachète la production de collectifs citoyens.

Permettre aux citoyens de mieux consommer, c’est aussi l’un des objectifs des compteurs Linky du groupe Enedis, gestionnaire de 95 % du réseau électrique français. Conformément à une directive européenne visant à moderniser le réseau, ces boîtiers permettent de connaître heure par heure sa consommation d’électricité. Et donc, en théorie, de mieux maîtriser ses dépenses.

Chaque jour, 30 000 compteurs Linky sont installés en France, pour un objectif de 35 millions fin 2021. Ils sont également déployés partout en Europe : en Lettonie, on dénombre ainsi plus d’un million de compteurs intelligents pour un peu moins de deux millions d’habitants.

Changer les comportements des consommateurs

Mais impulser un véritable « changement d’habitudes » en donnant aux consommateurs les moyens d’agir nécessite encore des efforts, souligne Kathleen Gaffney, de l’Agence internationale de l’énergie. En outre, « ce n’est pas parce qu’on met les consommateurs au centre des réflexions qu’ils vont suivre« , pointe Marine Cornelis, directrice du cabinet de conseil NextEnergyConsumer. Parce qu’elle dépend de plus en plus de la maîtrise d’outils numériques, la transition énergétique devrait faire l’objet de plus de pédagogie, selon elle.

Même préconisation pour Andris Piebalgs, ancien commissaire en charge de l’Energie : l’information proposée aux citoyens sur ce qu’ils consomment doit, selon lui, être « à la fois interactive et pédagogique« . En outre, la lecture des données auxquelles les compteurs Linky donnent accès n’est pas toujours évidente. Ce pourquoi des entreprises comme Wivaldy aident les foyers à faire des économies en analysant leurs relevés. Mais si les demandes pour ce type de prestations sont en augmentation, elles demeurent encore faibles.

Consommateurs européens
Consommateurs européens

Réduire les fractures entre consommateurs

La conférence a également permis d’y voir plus clair sur les habitudes des consommateurs en matière de chauffage et d’électricité à travers l’Europe. Les résultats des études menées par les onze organisations porteuses du projet Enable.eu, financé par le programme de recherche européen Horizon 2020, ont pu identifier quelques tendances lourdes dans leur choix.

Tout d’abord, les « consom’acteurs » (ou « prosumers » en anglais), qui comme leur nom l’indique cherchent volontairement à maîtriser leur consommation en faveur de la transition énergétique, sont encore très minoritaires. Ils présentent par ailleurs un profil social particulièrement homogène, composé en majorité d’hommes aux revenus financiers plutôt élevés. L’un des défis est donc de ne pas augmenter la fracture sociale entre ces derniers, mieux informés, et les consommateurs dits « passifs« , qui subissent plus qu’ils ne choisissent leur mode de consommation d’énergie.

La consommation énergétique révèle également des inégalités entre les hommes et les femmes, selon Karina Standal, chercheuse à l’institut norvégien CICERO. Ainsi, Enable.eu a suivi les pratiques de 66 foyers du Royaume-Uni, de Norvège, d’Italie, de Serbie et d’Ukraine. Et constaté que si les femmes étaient toujours majoritairement en charge des tâches ménagères les plus énergivores comme le ménage ou la lessive, les hommes étaient plus souvent décisionnaires concernant le mode d’approvisionnement, le contrôle de la consommation ou encore la maîtrise de la technologie (en particulier les panneaux solaires individuels). La « difficulté des femmes à s’approprier le photovoltaïque d’autoproduction a bien été identifiée« , explique David Dornbusch, le dirigeant de Vertsun, qui ambitionne de mettre sur le marché des panneaux solaires plus susceptibles d’intéresser les femmes.

Le rôle clé des Etats et de l’Union européenne

Enfin, au-delà des citoyens, la responsabilité de la transition énergétique pèse évidemment plus que jamais sur les épaules des fournisseurs d’électricité et des décideurs. Le 21 juin, le rôle clé des Etats et de l’Union européenne, qui a par ailleurs adopté en janvier le paquet législatif « une énergie propre pour tous les Européens« , n’a pas été oublié. Pour Rémi Mayet, de la Direction générale de l’énergie de la Commission européenne, leur mission demeure de protéger les citoyens et de leur garantir un approvisionnement continu en énergie.

Pour autant, les responsables politiques « ne doivent pas uniquement parler de choix en matière de production en 2019« , selon Michel Derdevet, le secrétaire général d’Enedis. « A un moment donné, l’efficacité sera peut-être aussi de ne pas avoir peur d’afficher une courbe de décroissance de la consommation« , estime-t-il.

L’enjeu européen est aussi « d’uniformiser les marchés nationaux« , rappelle David Dornbusch, qui pointe les différents prix des matières premières ainsi que les écarts administratifs et de normes –  autant d’entraves à la diffusion de solutions innovantes à travers Europe.