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Osons une transition énergétique radicale, la France est prête

Par Sebastien Delpont. La France est plus que jamais au défi de la transition pour la réinvention de son modèle énergétique et de sa stratégie climat. Néanmoins, un plan trop descendant ou trop peu ambitieux ne fonctionnera pas pour réussir cette transition. Certains s’en étonnent, mais les citoyens se préoccupent d’énergie et de climat. Ils veulent être associés au choix du menu qu’ils vont déguster, voir un contenu appétissant dans leur assiette, et ce avant de devoir régler l’addition.

panneaux solaires pour la transition
panneaux solaires pour la transition

Mieux considérer les attentes des consommateurs d’énergie

Certains citoyens se révoltent du prix de l’énergie pour se déplacer, ou se désolent de la quantité d’énergie nécessaire pour se chauffer car la précarité énergétique ne diminue hélas pas… D’autres se préoccupent de la qualité de leur énergie: où est-elle produite et par qui ? dans quelles conditions sociales et environnementales? Chaque électron ou chaque molécule de gaz a une histoire et un terroir, qui intéressent ces consommateurs qui ne veulent plus avaler n’importe quoi. Ils privilégient le « consommer moins » et « consommer mieux », avec plus d’énergies renouvelables et plus d’énergies locales. Des circuits courts de l’énergie, plus intenses en emplois et en implication citoyenne, vont se structurer. Comme l’illustre le mouvement des Youtubeurs #OnEstPret, un mouvement est en marche de ceux qui veulent positivement et concrètement s’impliquer pour une nouvelle ère en termes d’énergie et de climat.

Miser avant tout sur l’efficacité énergétique et les énergies locales

L’Etat peut être chef d’orchestre, mais il ne peut plus être soliste: les enjeux énergétiques ont changé d’échelle, avec une place déclinante du niveau national. Les prix du gaz ou des panneaux solaires dépendent de dynamiques européennes. Massifier la rénovation énergétique, repenser la mobilité du quotidien, en articulant les politiques du transport et de l’habitat, ou développer des énergies renouvelables s’organisera à des mailles locales.

Pour organiser ces transitions, l’Etat doit voir loin, viser juste et y aller plus fort. Des mesures d’urgence sont nécessaires pour soulager à court terme les douleurs énergétiques – primes à la casse ou chèque énergie, mais elles doivent s’accompagner d’une thérapie lourde avec des objectifs radicaux et simples – diminuer notre consommation énergétique de 50% en 2040, 100% d’énergies renouvelables en 2050… des éléments manquants dans les premières annonces de la PPE – et des moyens ambitieux. Un changement de nos comportements est indispensable, mais il ne peut pas nous dispenser d’investir dans l’efficacité énergétique et dans de nouvelles infrastructures énergétiques plus décentralisées. C’est une condition essentielle pour gagner la bataille du climat.

Clarifier un plan long terme positif et concret

Il revient aux autorités d’écouter citoyens, entreprises et collectivités pour coconstruire avec eux un projet de société positif, inspirant et concrétisé par des projets sur chaque territoire. Ensemble, ils doivent chercher à optimiser l’intérêt général, même lorsque celui-ci ira à l’encontre des intérêts particuliers d’opérateurs dont l’Etat est actionnaire, et de filières nationales en déclin.

Il faudra oser « un parler vrai » car cette transition a un coût. Nous sommes face à un mur d’investissements et nous y sommes à ce jour mal préparés. Pourtant, ne rien faire sera pire: cela détruira des emplois, ruinera notre cohésion sociale et nous coûtera encore plus cher. Une pédagogie importante des coûts et des bénéfices de cette transition va être décisive, ainsi qu’un accompagnement social dédié.

Réinventer de nouvelles solidarités énergétiques

Une fracture sociale énergétique se creuse car tous les territoires ne sont pas égaux en matière de ressources et d’intensités énergétiques. Aujourd’hui, nous payons tous le même prix de l’énergie, où que l’on vive, ce qui ne correspond pas à la réalité de son coût. Cette péréquation tarifaire, bien que louable, est aveugle et mal ciblée vers ceux qui en auraient le plus besoin. Il nous faut oser inventer de nouvelles solidarités énergétiques: entre plus riches et plus pauvres, entre mobilité et habitat, entre secteurs d’activités, entre territoires urbains, périurbains et ruraux. Imaginons des cadres pour le troc d’énergie, le don d’énergie, des paiements en monnaies locales…

Cessons d’hurler au communautarisme énergétique, lorsque se développent des projets locaux d’autoconsommation collective. Le développement du jardinage a-t-il mis en péril l’agriculture? Non, les auto-consommateurs d’énergie solaire ne sont pas des traitres à la solidarité nationale, lorsqu’ils veulent moins payer des réseaux qu’ils n’utilisent pas. Ils sont les héros citoyens de notre nouveau monde énergétique car ils osent et s’engagent en y investissant leur argent, puisqu’eux sont prêts. Il nous faut les coordonner et les accompagner, pas les freiner.

La France est prête, bien plus qu’on ne le croit, pour un plan positif d’une transition énergétique radicale, et il est encore temps d’en renforcer l’ambition. Toutefois, il faudra que cela s’incarne par des projets concrets dans chaque territoire, l’accompagner d’un soutien social fort, et ne présenter la facture que lorsqu’on en verra les fruits. Quand bien même les annonces d’aujourd’hui sont trop timides, vivement demain. Le réveil énergétique citoyen va devenir inarrêtable.